Journal de Diatomée
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Des améliorations du monde

Publié le 25/03/2017 dans Éthique.

On peut se dire que le monde est parfait tel qu’il est, qu’il est comme il doit être. Or, l’humain est doté de la conscience dans le but de s’élever (un peu comme il est doté de jambes dans le but de se déplacer). Ainsi, les concepts de bien et de mal sont des outils abstraits d’évaluations qui lui sont utiles pour s’élever, tendre vers le bien et s’améliorer. Pour être en quête d’amélioration, il est nécessaire que des choses aillent mal. Personne ne peut réellement affirmer ou infirmer que d’autres espèces disposent également d’une conscience (ils ne font ni le bien, ni le mal; ils font). On peut juste constater que seule l’espèce humaine semble détruire massivement la vie sur Terre. En fait, au lieu de nous élever, nous nous suicidons et pire, nous emportons avec nous dans la mort tout ce que nous pouvons. C’est ainsi que nous assistons actuellement à la sixième extinction massive d’espèces que notre planète ait connue. La Terre s’en remettra, comme toujours, mais au train où vont les choses, l’humain – être plutôt fragile face aux éléments de la nature – s’éteindra avant d’en faire le constat. D’autant plus que le train ne semble jamais aller assez vite à son goût.

Cet article propose des améliorations dont nous pouvons nous saisir tant qu’il en est encore temps. Il s’agit d’améliorations pour moi (de mon point de vue), mais je pense qu’elles peuvent satisfaire le plus grand nombre. Individuellement, nos actions comme nos inactions peuvent impacter collectivement et mondialement. Les propositions suivantes sont interdépendantes. Elles ne sont pas ordonnées et peu explicitées. Elles sont des idéaux qui nécessitent des étapes pour y accéder. J’invite à se poser la question suivante à chaque proposition : “Que puis-je faire pour tendre vers cet idéal ?”. La liste n’est probablement pas exhaustive. Il me plairait bien d’avoir des retours afin d’étayer et d’améliorer ce document. Si tu es contre certaines de ces idées, j’aimerais vraiment bénéficier de ton point de vue.

C’est parti !

Créer un web minimaliste neutre, fiable, textuel au maximum et organisé

Neutre car il laisse libre à l’interprétation de chacun, au maximum. Fiable car chacun peut y apporter des corrections validées qu’après la revue d’autres personnes (wiki), au maximum. Textuel car il s’agit du contenu le plus facilement structurable, léger et modifiable. Un support matériel efficace serait destiné à ce web pour en permettre la consultation et l’altération. Il consommerait peu d’énergie, serait rechargeable à la lumière du jour, résistant aux chocs, à l’eau et à la poussière. Chacune de ses pièces serait facilement remplaçable. Autant de caractéristiques dont tout appareil technologique devrait impérativement bénéficier. Le but de cet outil serait de permettre efficacement l’accès à la connaissance, partout et tout le temps.

Rendre toute création numérique au domaine public

La raison de cette volonté vient d’un constat. Créer est un plaisir (ou du moins, devrait l’être). Toute création vient d’une inspiration passée (notre environnement et le temps nous influencent). Ce que nous créons n’est qu’un condensé de ce que le monde nous offre (y compris les outils nécessaires à la création (logiciels de montage vidéo, de dessin, de modélisation 3D, OS et matériel)). Comme le monde nous l’offre, nous n’avons pas à le faire payer, nous n’avons pas à nous en attribuer la paternité. On peut dire qui a fait quoi bien sûr, mais cela doit rester facultatif. J’insiste sur le fait que le principe devrait s’appliquer à toute création numérique et pas seulement à l’art.

Éradiquer la notion de propriété privée

Pour moins de radicalité, il ne faut pas confondre la propriété privée avec la propriété d’usage. Dans un monde respectueux, la notion de propriété n’existerait pas et il semblerait évident que le petit potager que j’entretiens pour me nourrir correspond à un bout de terre qui m’est utile pour vivre et que par conséquent, il ne faut pas le raser ou poser sa tente sur les fraisiers. Il s’agirait de bon sens. Supprimer la propriété privée revient à ne plus payer des visas, des passeports ou des taxes pour visiter des pays. La notion de pays avec des frontières bien définie disparaîtrait. Il n’y aurait plus de guerres de territoires. On pourrait aller se nourrir dans un verger à l’abandon sans risquer un coup de canne ou de fusil. Il y aurait beaucoup moins de clôtures. Il n’y aurait pas non plus de propriété (privée et d’usage) animale : les enfants n’appartiendraient pas à leurs parents.

Supprimer les moyens de transport polluants et rapides (>100 km/h)

L’humain passe environ 70 ans sur Terre. Il a largement le temps d’en faire plusieurs fois le tour dans sa vie. Aussi, il n’a besoin que de ses jambes pour compter sur ses déplacements. Il peut vouloir se déplacer en vélo s’il transporte des charges ou qu’il veut aller un peu plus vite. Il peut faire du skate ou se déplacer en tyrolienne si ça l’amuse. Aller au delà de la vitesse de la marche, c’est passer à côté de quelque chose, surtout quand on y passe qu’une fois. Suppression des routes goudronnées, des stations essences, des aéroports et des ports par la même occasion. Pour passer d’un continent à l’autre, il suffira de nager, d’utiliser une embarcation abandonnée par une autre personne ayant déjà vécu l’aventure ou d’en construire une. Bref, il s’agit de se débrouiller ou de rester sur le même continent, le temps de trouver des solutions propres et pratiques à mettre en place. Mais à mon sens, plus il restera compliqué de se rendre d’un endroit à un autre, plus il y aura de distinctions entre les peuples et plus il y aura d’intérêts à découvrir leurs cultures et tout ce qui va avec.

Parvenir à un nombre d’humains adapté aux ressources de la planète

L’humain a su mettre au cours des siècles sa cervelle à rude épreuve pour faire avancer la science qui a permis d’accroître la longévité de notre espèce, d’améliorer les conditions de vie et de créer cette dernière in vitro. Ces améliorations sont pourtant aujourd’hui la cause de la surpopulation terrestre. L’homme devient néfaste non seulement pour lui-même, mais aussi pour toute autre forme de vie sur la planète. Il convient de privilégier la qualité des vies à la quantité. Une solution simple serait de divulguer 2 compteurs remis à 0 en début d’année à la population d’une région (car les ressources dépendent de la région et de la météo) :

Chaque membre de la population prendrait sa responsabilité envers ces données, comme envers d’autres très utiles à l’épanouissement de la vie. Il n’y a actuellement pas besoin de chiffres pour s’apercevoir que nous avons colonisé massivement toute la planète.

Devenir nomade et voyager

Le voyage amène à des modes de vie sains. La découverte d’autres horizons apporte une ouverture d’esprit et une bonne forme physique. La notion de “sport” disparaîtrait ainsi que l’agriculture intensive et les élevages, puisque l’humanité redeviendrait en grande partie chasseuse / cueilleuse. On pourrait migrer au gré des saisons ou s’endurcir dans un climat inconfortable.

Fournir et recevoir des méthodes d’auto-éducation

À chacun de suivre sa propre éducation. Guider les enfants vers ce qui les intéresse uniquement. Fournir des méthodes pour accéder au savoir recherché. Inviter à la remise en question, à l’esprit critique et avoir conscience de la subjectivité de chaque individu. Se prémunir des sophismes et de toute autre forme de manipulation non désirée (consciemment ou inconsciemment).

Être souverain·e et intègre

Il s’agit d’avoir le pouvoir absolu sur son propre corps et ses actions. Il s’agit de prendre pleinement conscience de sa responsabilité envers ses actions (dont inactions) et réactions. Il ne faut en rien se laisser infantiliser. Les lois, la hiérarchisation, l’esclavagisme (moderne ou pas), les jugements et les services forcés (l’éducation à travers l’école par exemple) nuisent à la souveraineté des individus. Je suis le Dieu de mon propre monde. Je fais ce que je veux de mon propre corps. La souveraineté se corrèle avec l’intégrité : lorsque l’on fait ce que l’on veut, on est soi-même. Ne pas faire faire ce que l’on peut faire soi-même. Et contrairement à ce qu’il semble être coutume de croire, l’être humain est capable de faire bien des choses par lui-même.