Journal de Diatomée
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Poèmes (seconde série)

Publié le 12/03/2018 dans Art.

Voici 14 poèmes écrits en 2017, juste après le premier article du même nom.

J’ai pu remarquer que la mise en forme du premier article sur mes poèmes peut inciter à les lire les uns à la suite des autres, sans vraiment prendre le temps de s’arrêter sur chacun d’eux pour y réfléchir. Cela est peut être dû au manque d’un titre ou d’une illustration pour chaque poème. Or, je pense qu’ils méritent bien souvent réflexion pour être appréciés. Il se peut, qu’un jour, j’en fasse un beau recueil illustré, mais en attendant, je crois qu’il est préférable de venir en lire un ou deux par jour ou, du moins, marquer une vraie pause de réflexion entre chaque texte.


⌊.

Tourment sous la Lune;
La chouette se tut, l’homme hurle.
Hécatombe derrière les dunes;
Hahouuuu, la mort pullule.

Lycanthropie singulière,
Foisonne de mille manières
Dans les contrées lointaines,
Dans ton jardin d’Éden.


⌊⌋.

Par-delà les chemins à travers les cyprès,
Mon regard s’est porté sur un monde où tu cries.
T’offrant ces bras pour t’amener à mes côtés,
Je découvre que je me tiens où tout fini.


⌊⌋⌋.

Tes restes sur un lit de terre,
Offrant tout ton sel à celle-ci.
Terrestre et bleuâtre est ta chair,
Ta triste cervelle ci-gît.

Je t’imagine être univers
Au point d’en avoir le tournis.
Bien au-delà de cet enfer,
Où je chancelle, étourdie.


⌊⌋⌋⌋.

Se tenant la main,
Et allant au loin;
Voyages filants
Au travers d’enfants.

La pluie du matin,
Perle de desseins;
Regards bienveillants
Entre deux amants.

Bercés du destin,
Au fond d’un jardin,
Un seul cœur pleurant.

Jour évanescent;
Filantes phalanges
Dans chevelure d’ange.


|.

La Terre tremblante,
Les jambes frêles,
Le ciel qui perle,
De cendres fumantes.


⌈.

Colonie de pustules s’octroie ta face.
Prends des pilules pour y faire face.
Engeance de fistules en ta carcasse;
Meure la libellule à coups de masse.


⌈⌉.

Lune verdâtre écœurante,
Aliénée par les amarantes,
Contempte l’histoire du monde
Qui sous son livide œil inonde.

Des diatomées mourantes
Aux bocages qui la hante;
Tant de paysages immondes
Par l’homme menant la ronde.

Ô chose étincelante
Des nuits resplendissantes,
Nous parcourons les mêmes ondes.

J’en ai marre que tous tondent.
Mais les nuits où tu m’accompagnes
Je te regarde et ils s’éloignent.


⌈⌉⌉.

Cadavres putrides
Sur sol aride.
Oasis morbide
Du génocide.


⌈⌉⌉⌉.

Cet organisme inerte
Sous ma chevelure verte,
S’accapare ma branche,
Un corbeau à sa hanche.


⌊•

Musique d’outre-tombe
Appelle à la danse,
Les morts sous les tombes,
En toute connivence.

Les torses se bombent,
Tripes hors des panses.
« Viens ma colombe,
Toi qui es rance. »

Loin des trombes,
Cette douce romance
Jouée par le rhombe
Sans tempérance.

L’échine se courbe
Hors des souffrances,
Hors de la tourbe,
Dans l’élégance.

Loin les vifs fourbes
Dans l’ignorance
De leur date d’échéance.


⌊⌊.

Inextinguible cruauté.
Moribondes sont mes pensées.
J’ai chanté du mieux que j’ai pu.
J’ai dansé comme jamais vu.
L’ineffable mue
Qui jamais n’est venue
Me met à nu et me tue.


⌊⌊⌋.

Tungstène étoilé,
De pétrole j’ai rêvé
Sous la lune effarée,
Sur mon corps étiolé.


⌊⌊⌋⌋.

Digression post-mortem
Aïeul sous chrysanthèmes.
Amour au jardin d’Éden
Parfumé de cyclamens.


⌊⌊⌋⌋⌋.

Te souviens-tu de la nuit
Où tu m’as vu éblouie,
Par les rayons du soleil,
Colorée de merveilles ?


Et voilà. Je remarque que pas mal de ces textes sont plutôt macabres et/ou tournés vers le ciel.