Journal de Diatomée
Art · Éthique · Logiciel
À propos · Photos illustrées de vers
Dessin Salle d’art · Dessin Coin de nature · ·

Le dessin et moi

Publié le 08/11/2018.

Après tous ces dessins, je trouve intéressant à faire une petite analyse générale sur ce que j’ai fait. Cela permet de définir ce qui me plaît et ce qui ne me plaît pas, afin de progresser.

Côté lisse

Quand je vois mon dernier dessin, Coin de nature, je remarque qu’il est — au niveau de la technique — lisse, propre, insuffisamment contrasté (pas dans son ensemble, mais dans les détails), insuffisamment moucheté. Ça enlève une certaine profondeur à l’image qui ne peut pas se combler par une simple brume (que je dispose souvent entre premier et arrière-plan). D’ailleurs, cette brume doit jouer en faveur du côté lisse de l’image. Contrairement à ce que j’appelle le « côté lisse », je trouve plus esthétique les œuvres d’Édouard Cortès (comme par exemple Rue de la Paix, Place Vendôme sous la pluie) ou encore celles d’Édouard Manet (comme par exemple Le suicidé). La peinture à l’huile semble être idéale pour obtenir l’effet recherché. Peut-être que mes brosses numériques ne sont pas les bonnes. Peut-être qu’il faut tenter de faire comme si c’était manuel (un seul calque, pas de gomme, pas de retour arrière possible).

Peinture de nuit dans Paris. Peinture d'un homme mort sur un lit.
1. Rue de la Paix, Place Vendôme sous la pluie d’Édouard Cortès
2. Le suicidé d’Édouard Manet

Façon de procéder

Quand je commence un dessin, c’est que j’ai une idée. Visuellement, rien ne s’affiche dans mon esprit (aucune couleur, aucune lumière, aucune forme). La première question est : « Quel format utiliser ? ». Avant la réponse vient la seconde question : « Quelle composition mettre en place ? ». Je pense alors à la règle d’or, puis à la suite de Fibonacci, puis aux lignes directrices (celles qui guident le regard vers l’élément clef de la scène). Alors, d’autres idées servant la première me viennent. Elles peuvent même l’altérer, et plus rarement, l’oublier pour une autre. Le dessin a déjà commencé et je n’ai finalement pas choisi le format en fonction de la composition. J’ai choisi un format au hasard (ou presque).

Je pense que je peux me passer de réfléchir à toutes ces règles. Naturellement, je devrais être en mesure de faire quelque chose qui les respectent ou les rompent pour le meilleur. Dans Coin de nature, je n’ai pas pensé à la composition. Elle est plutôt réussie et j’ai apprécié découvrir le dessin en même temps qu’il se faisait.

Au cours du dessin, je m’amuse beaucoup à changer teinte, saturation et luminosité. Je règle les canaux rouge, vert et bleu toutes les dix minutes en pensant arriver à quelque chose qui me plait plus qu’à l’origine. C’est au final une perte de temps. Il n’y a pas une seule image numérique du Inktober, qui n’a pas été fortement changée à la fin. Aussi, je met souvent un vignettage à l’image. Idéalement, celui-ci devrait se faire en cours de création.

Genre et courant pictural

Mon genre de dessin préféré est le paysage. Il est celui qui apporte la plus grande plénitude. Je ne fais pas que le dessiner, je le découvre, il me surprend, je l’arbore. Peu importe les teintes fixées sur un feuillage, on reconnaît toujours l’arbre. Les proportions sont optionnelles, le trait se complet dans l’aléatoire. Il n’a pas besoin de précision. Et si l’informité devient maîtresse, elle nous plonge dans des féeries. J’aime aussi l’idée de me poser devant un paysage pour le dessiner, même si je ne l’ai fait que très rarement. Je voudrais m’y mettre.

La peinture de genre m’intéresse également, bien que je n’aie pas le souvenir de l’avoir pratiquée. Elle consiste à peindre des scènes familiales, populaires ou anecdotiques. Je voudrais m’y mettre également.

Au niveau du courant pictural, je ne saurai vraiment dire vers lequel je veux tendre. Je n’aime pas quand c’est fortement abstrait, quand avec trois couleurs et deux formes primitives on obtient une œuvre. Je n’aime pas non plus le photoréalisme. J’aime bien quand c’est réaliste (ou que ça pourrait l’être), quand on reconnaît des trucs. J’aime qu’une émotion se dégage et que ce soit esthétique (quitte à ce que ce soit totalement faux). J’aime aussi quand il y a du détail (assez pour passer au moins deux minutes à regarder l’image). Je n’aime pas trop les images moralisatrices, dénonciatrices, de combats humains. J’aime les scènes où il y a de la magie dans l’air, de la nature, de l’harmonie, de la science-fiction, de l’improbable, du colossal ou de la folie. J’aime quand parfois ça raconte une petite histoire.