Journal de Diatomée
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Poèmes

Publié le 17/09/2017 dans Art.

Voici dix-neuf poèmes que j’ai sélectionné parmi ceux que j’ai écrit cet été.

Ces poèmes sont classés par ordre chronologique (les plus anciens en premier).


⌊.

Ciel couvert,
Jour offert.
Prendre l’air,
Sur la Terre.


⌊⌋.

Froid mordant
Transcendant
L’idéal
Boréal.


⌊⌋⌋.

En bon nyctophile,
Je me plais dans le noir.
Le jour, cet asile
Me fait broyer du noir.


⌊⌋⌋⌋.

Du vide dans l’intestin
À ta mort pour destin,
J’ai dévoré ta chaire,
Bien que tu m’étais cher.

Et des profonds confins
À l’évanescence des parfums,
J’ai joué du revolver
Pour rejoindre l’univers.

Il semblait sans fin.
Moi j’étais sans faim,
Sans envie mortifère.

Ô mon frère,
Mon esprit s’embrume.
Je quitte l’amertume.


|.

Des doigts parcourent un corps
Qui se laisse faire, comme mort.
Pourtant quelques frissons
Esquissent un sourire fripon.


⌈.

Quand la pestilence outre-tombe,
Quand l’éclair pourfend l’humus,
J’extirpe tes restes de la tombe
Pour les bénir de mon mucus.

Blasphème blème.
Incantations sous l’ablation.
Aliénation à l’horizon.
Anathème poème.


⌈⌉.

Nœud coulant se tend;
D’un brigand pleurant,
Feu d’un coup le cou,
Pour le sou des fous.


⌈⌉⌉.

Danse lactée
D’étoiles esthètes.
Et dans ma tête,
L’ubiquité.


⌈⌉⌉⌉.

Jardin des rêves cristallins
Où toutes peines s’évaporent
Pour laisser la place à l’aurore
De beaux crépuscules sans fin.


⌊•.

Bête noire abandonnée
À ta propre solitude
Moulte fois tourmentée
Par ta décrépitude.

Tristesse pour dulcinée,
Est-ce dû à ton attitude ?
Souffrance pour destinée,
Seule la mort pour prélude.

Peste acheminée,
Veines empoisonnées.
Ta fin s’élude.

La rivière prude
Se drape de toi
Et tu deviens moi.


⌊⌊.

Mon corps se mord,
Je me dévore.
Des moussons déciment les terres,
Et les mers relient des porcs.
Patriotes de pacotille se ruent sur les papillotes d’autres rivages,
Puis jouent à la belotte,
Frappent les têtes des linottes
Et tuent des marmottes
Pour engraisser leur cagnotte.
Mon corps se mord,
Je me dévore.


⌊⌊⌋.

Soleils dans la nuit noire,
Mes pupilles se replient.
Nyctalope comme un loir,
Je suis éblouie.


⌊⌊⌋⌋.

Langue serpentant tel un boa
Lancinante à travers tout le bois,
Cerclée de dents anthropophages
Et à l’haleine des soirs d’orage,
Je me suis perdue à travers toi.

Affaiblie et seule sous ton toit,
Tes feuilles défilent entre mes doigts.
Et quelques racines hors gencives
Me portent et me mènent à la dérive.
Je sais que tu ne veux plus de moi.

Je pleure à l’orée de toi,
Et tu ne m’embrasses pas.
Je meure à l’orée de toi,
Et tu n’es plus là.


⌊⌊⌋⌋⌋.

Sœurs amoureuses
Derrière l’abbatiale;
Blasphème jovial
Pour transe bestiale.


⌊|.

Société où l’on se conforme,
Dans l’espoir de garder la forme,
De ma volonté je t’informe
Que les gens sont difformes.

D’apparence cruciforme,
Tête en bas, hors des normes,
Les bras dans l’alignement,
Je dis “Gloire à Satan”.


⌊⌈.

Rafales dans les voiles,
Je m’endors sous les vagues.
Les étoiles me dévoilent,
Je danse et je divague.

Nue dans le ciel boréal,
Bien loin des pastenagues
Ou d’une raie pluviale,
Je me balade en zigzags.

Puis je quitte l’idéal
En sortant une dague;
Feu l’onirique encéphale.

La froide pluie
Prend mon abri,
Traverse la toile.


⌊⌈⌉.

Lumière d’une pureté bénéfique
Immacule la conception à sa façon.
Crucifix et morts deviennent féeriques.
Oraison infertile sous la floraison.

Raies colorées de beauté sur son passage,
Nul ne peut cesser d’admirer le paysage.
Elle galope et ressuscite l’angélique.


⌊⌈⌉⌉.

Excavation vers d’infinies lieues putrides
Où vie tumultueuse grouille et gargouille.
Exhalaison depuis les bas-fonds humides
Où chaos paisible souille ma dépouille.


⌊⌈⌉⌉⌉.

Monde cadavérique
Dansant sous Sélène.
Entre tombes, les graines,
D’un instant romantique.


Et voilà ! Quel poème préfères-tu ?